Friday, October 05, 2007

CHANT DES BRAVES...


J’exècre dans l’obscénité
De ces sensitudes qui m’entenaillent
La gorge en écrasant hideusement des hibiscus pourris
Sur mon poitrail poilu,
Sans tenir compte de mes émois…

Mon cœur est la proie des sanglotements
Des nurses insolentes qui s’essaient
Dans la sucette comme des mômes
Que l’on endorlote sur les sofas…

L’on brise des envies sur les rochers,
On les écrase sur des races indues
Qui se réclament d'Eros alors qu’ils sont de Vulcain.

Ils s’encanaillent des ossements putréfiés,
Des enfants irakiens que les bombes ont enterrés
Des jeunes rwandais que les haches ont décapités
Ou des soudanais que la famine a décimés…

Ces os sont encore parfumés des senteurs nauséabondes
Qui attirent plus les moucherons sur les bouts
De chairs que les crocs des charognards n’ont pu arracher,
Que les compassions du monde
Qui s’accommode des commerces internationaux
Pour renflouer ses caisses…

Ces sensitudes par une bravitude royale
Sont ces choses qui m’animent et qui m’émeuvent…
S’il vous plaît, donnez-moi seulement
Un bout de votre pain, une goutte de votre eau,
Un peu l’élixir de votre magie blanche
Pour soigner mes plaies gangreneuses,
Etancher ma soif, nourrir ma faim
Et si possible guérir mes maladies modernes…

Depuis le temps que Pasteur a pioché la pénicilline
Dans le bocal de l’histoire médicinale,
Je n’ai pas encore eu au fond du nulle part d'ailleurs
Ma dose pour soigner mes maux…

Silence : on meurt ! Et le monde s’en moque !
Les uns courent à leurs bénéfices,
Les autres combattent les démons d’ailleurs,
Oubliant même que ces sont leurs propres démons
Qui les poussent à courir derrière le vent
En assassinant au nom du droit et de la paix
Les fleurs innocentes du monde
Qui n’ont pas demandé d’être….

Mes mots sont des maux qui se disent pour être entendus
En vue de pousser l’homme à l’action,
Une action juste et dont la justice révélera le droit de tous
Et de chaque homme sur la terre…

Il est mot à dire, ce mal qui me gangrène,
Il est mal à taire, ce mot qui m’obsède,
Il ne suffit pas de le nommer pour l’abattre
Car l’obsession n’écume les sens pour séduire
Et le dire ne s’encanaille pas des maux …
Mon âme souffre que les miens tombent sans rire !
Sans rire les miens souffrent dans leurs tombes…

La pauvreté n’a pas de bras, mais elle a une conscience:
La conscience du pauvre est un livre inédit et scellé
Pour ceux qui trônent d’aises sur le monde
Et écument les nations pour s’ennoblir impunément…


Justin Jules SIMBA

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